Pour le nouveau président français, la santé est une priorité. Pendant la campagne présidentielle, il a ainsi déballé ses solutions en vue d’améliorer le système sanitaire actuel. En analysant de près toutes les propositions faites, il en ressort que le gouvernement récemment mis en place travaillera sur plusieurs axes de santé.
Le président Macron trouve que l’hôpital, qui est le pilier du système de santé français, coûte très cher. Il réfléchit donc à un mécanisme pour réduire les dépenses qui en sont issus et promet y investir 5 milliards d’euros.
Le financement des hôpitaux occupe une place de choix dans la politique de santé du nouveau président. Des actions concrètes seront posées dans ce sens, comme la réduction de la part de T2A (Tarification à l’activité). Le gouvernement précédent y a pensé et la nouvelle équipe lui emboitera le pas. Après constat fait par celle-ci, la T2A n’a de sens que lorsqu’il s’agit d’actes techniques ou reproductibles et ne sert à rien quand un malade âgé souhaite se faire prendre en charge pour un problème de diabète ou d’insuffisance cardiaque. Une bonne formule sera cherchée et trouvée afin qu’elle soit utile à tous les niveaux.
On note aussi que des efforts seront consentis dans le sens de la prévention. Sur cette question, Macron dénonce le fait que la France ne mette pas trop l’accent sur ce point. En effet, il a été révélé que sur 250 milliards de dépenses de santé, moins de 5 milliards sont consacrés à la prévention. Du coup, la France fait partie des pays d’Europe qui n’accordent pas une grande importance à la mise en place de stratégie pour prévenir les maladies. Le nouveau gouvernement compte rectifier le tir en mettant les moyens qu’il faut à ce niveau. En médecine et chez les paramédicaux, seront mis en place des modes de financement et de rémunération concernant des activités de prévention. Il est regretté le fait que les consultations de prévention ne soient pas totalement reconnues et prennent du temps, particulièrement en médecine de ville. Alors que des expérimentations ont été faites dans les territoires et marchent très bien. En fait, le blocage se trouve au niveau de la généralisation. Pour le gouvernement, il faut qu’un dispositif de prévention qui fonctionne bien dans une région soit appliqué sur le plan national. Et pour y arriver, il sera prévu des moyens pérennes. Les acteurs de terrain qui ont contribué à la réussite d’une stratégie de prévention sur le plan local seront sollicités afin que les autres professionnels de santé profitent de leur expertise. Le gouvernement pense aussi que si la prévention est reléguée au second plan dans le système de santé français, c’est dû au manque de sensibilisation des soignants sur les actions à poser dans ce sens. Il y aura donc de la formation. À ce propos, ce n’est pas moins de 40 000 étudiants en santé qui seront formés sur les actions de prévention à mener au sein d’un établissement de service sanitaire. Et une stratégie sera trouvée afin d’intégrer les modules de formation à la prévention à leur formation initiale.
Le gouvernement Macron compte déployer les moyens nécessaires pour atteindre plusieurs objectifs de santé publique. C’est le cas, par exemple, de la lutte contre l’alcoolisme et le tabac. Il sera aussi question de mettre en place une bonne politique pour réduire les risques de l’usage des drogues sur la pollution, l’alimentation et la santé environnementale.
Dans le programme de Macron, il est prévu d’augmenter les maisons de santé et d’y affecter du personnel qualifié. Les 1000 qui existent actuellement seront triplés. Le gouvernement se dit prêt à accompagner toute démarche de construction de ces établissements et s’impliquera dans leur fonctionnement. Les professionnels qui auront la bonne idée de lancer des structures de santé et d’y ajouter des protocoles (comme des dispositifs de télémédecine ou télé expertise) peuvent compter sur le soutien de l’État.
Le président français mettra en place une stratégie pour pousser les jeunes agents de santé à s’installer dans les territoires. Pour lui, ce n’est fondamentalement pas un problème de répartition, mais plutôt une question de démographie. Le numérus clausus est perçu comme un instrument qui empêche un étudiant français d'apprendre la médecine en France. Pour les nouvelles autorités, ce dispositif est dépassé et il faut penser à autre chose pour réaliser une bonne régulation démographique. Des mesures incitatives doivent être mises en place à cet effet. Il faut surtout écouter les professionnels de santé installés dans les territoires et les accompagner. Leurs préoccupations doivent être prises en compte. Car si les professionnels déjà installés dans les territoires trouvent que l’État s’occupe bien d’eux, ils en seront satisfaits et encourageront les jeunes à faire comme eux. Notez également que le gouvernement compte travailler pour une revalorisation des maîtres de stage et une hausse des terrains de stage. Aussi, il se penchera sur les spécialistes d’organes, estimant qu’on en a besoin dans les territoires.
La question du tiers payant tient à cœur à Emmanuel Macron qui a l’intention d’instaurer un dispositif accepté par tous les professionnels de santé. La situation actuelle est que des médecins font bénéficier le tiers payant à leurs patients sans critères, ce qui n’était pas possible avant. On constate également le fait qu’un bon nombre de médecins ne soit pas d’accord avec le tiers payant généralisé intégral. Alors que, dans le même temps, d’autres veulent le proposer à leurs patients. Il y a aussi cette catégorie de médecins qui souhaitent que soit expérimenté un dispositif de tiers payant gratuit et surtout rapide à mettre sur pied. Après avoir pris en compte toutes ces préoccupations, le gouvernement a décidé de permettre aux professionnels de contrôler pleinement le tiers payant. Il y aura de la liberté dans sa mise en place. En clair, les professionnels qui souhaiteraient en faire bénéficier à leurs patients pourront le faire. Et ceux qui n’en veulent pas ont le droit de ne pas le proposer. Il est donc bien loin le temps où le tiers payant dépendait de plusieurs critères qui empêchaient tout le monde d’en profiter. En outre, la part complémentaire n’était pas prise en compte. Dans tous les cas, le gouvernement a l’intention d’œuvrer afin de proposer une solution efficace.
Emmanuel Macron a fait la promesse de favoriser le remboursement à 100 % de l’optique, du dentaire et de l’audioprothèse. D’ici 5 ans, il veillera à ce que sur ce type de soin, soit garanti un reste à charge 0 d’ici à 5 ans sans que les prix des contrats ne grimpent, et aussi sans plafonnement. Des clauses de contrats pour les complémentaires seront élaborées et resteront totalement transparentes. Aussi, les conditions d’une mise en concurrence saine seront réunies afin que les patients bénéficient de soins de qualité, ce qui favorisera également la baisse du coût des prestations.
Le bien-être des soignants est également au cœur de la politique de Macron. Plusieurs professionnels se plaignent de la pression, du manque de temps et de diverses situations qui ont une incidence négative sur leur performance. Pour y remédier, le gouvernement pense qu’il faut trouver les origines de la souffrance de ces professionnels. Et il en a identifiées, dont notamment une augmentation de l’activité sans pour autant une hausse de la rémunération. La conséquence directe est que les agents de santé sont obligés de faire plus d’efforts. Sur ce point, la solution envisagée par le gouvernement est de créer suffisamment de postes, ce qui permettra d’éviter de créer un décalage progressif. Un plan budgétaire sera établi en conséquence et visera à augmenter les dépenses de 2,3 % par an durant 5 ans afin de mettre les professionnels de santé là où il faut. Le gouvernement veillera particulièrement à ce que les carrières soient attractives aussi bien dans les grandes villes que dans les plus petites.
Emmanuel Macron veut aussi que le remboursement des dépassements d’honoraires par les complémentaires de santé se déroule de la meilleure des façons. Il informe surtout que son intention n’est pas de remettre en question le secteur 2, soit le secteur conventionné à honoraires libres.
Tout au long du mandat du président Macron, il y aura de nombreux changements au niveau des prestations de santé. Et l’un de ces changements, qui pourrait susciter des débats, est la vente de médicament à l’unité. Le gouvernement est favorable à cela alors que les pharmaciens sont contre. Mais les autorités pensent qu’il est mieux d’autoriser la vente des médicaments à l’unité, car les Français le souhaitent. Aussi, elles pensent que cela évitera le gaspillage de médicaments qui représente environ 7 milliards d’euros. Le gouvernement soutient que même si le passage d’une distribution par boîte à une distribution à l’unité va générer des dépenses, ce procédé permettra en retour d’économiser de l’argent. En outre, ça va permettre de protéger l’environnement, car le surplus de médicaments se retrouve très souvent dans la nature. Les défenseurs du système de vente de médicament à l’unité assurent que de nombreux avantages en découlent. Le gouvernement pour sa part n’a pas l’intention de mettre à l’écart les professionnels du secteur et discutera longuement avec eux afin de trouver la bonne formule pour réaliser cette vente en détail.
Les solutions de Macron sont très nombreuses. On attend donc de voir si après 5 ans, celles-ci permettront d’améliorer le système de santé français.